Contexte
Il s’agit d’une empreinte de non-désir qui se présente lorsqu’un parent ou membre de la famille a des attentes quant au sexe du bébé. Autrement dit, le fœtus perçoit que le parent désire une fille plutôt qu’un garçon ou inversement. Ainsi, le futur enfant n’est pas attendu et désiré tel qu’il est. En découlent les premières croyances limitantes qui se développeront tout au long de sa vie, telles que : je ne suis pas conforme, je ne serai pas aimé comme je suis.
Illustration cette empreinte : la séance de Louise
Louise est venue me rencontrer pour apprendre à accepter sa féminité. C’est une femme d’une trentaine d’années qui, depuis son plus jeune âge, ne se sent jamais à sa place, n’arrive pas à créer de lien avec les femmes de son entourage et souffre d’endométriose.
Lorsque la séance s’ouvre, Louise se retrouve dans le ventre de sa mère, alors enceinte de quatre mois. Elle a la sensation d’être recroquevillée dans un coin comme si elle était accrochée à la paroi utérine. Louise se sent mal à l’aise et doit se cacher avec la peur « d’être découverte et que l’on se rende compte que je ne suis pas conforme ». Louise capte les ressentis de sa mère, cette dernière souhaitant un garçon et Louise se sentant coupable de ne pas la satisfaire.
C’est à ce moment précis, suite à ce sentiment de culpabilité que naissent :
- Ses stratégies de survie, « je vais me faire discrète, ne pas faire de vagues pour ne pas la déranger »
- Ses stratégies pour arrêter de souffrir et tenter d’être aimée en devenant le garçon que Paulette a toujours voulu « je vais tout faire pour lui faire plaisir. Je vais devenir et me comporter comme un garçon, comme ça elle m’aimera un peu »
- Mais aussi ses stratégies de punition : « je ne mérite pas d’être heureuse en tant que fille »
En faisant le pont entre ce qu’elle ressent dans le ventre de sa mère et sa vie actuelle, Louise peut enfin comprendre pourquoi elle s’est toujours effacée face à sa mère, n’osant, encore à l’âge adulte, la contredire de peur, inconsciemment, de perdre son amour. Elle comprend sa difficulté à faire du lien avec les femmes, notamment dans la sphère professionnelle. De plus, voulant répondre aux attentes de sa mère, elle évolue dès son plus jeune âge dans un univers masculin : pratique du rugby, toujours avec les garçons, trouvant les filles « peu fiables et pas intéressantes ». Toute son enfance, elle entend qu’elle est « un garçon manqué, un vrai casse-cou». L’arrivée de ses règles à la puberté représente pour elle une période douloureuse car cet événement vient ancrer sa féminité qu’elle rejette en bloc. Sans surprise, ses règles sont très douloureuses, lui rappelant tous les mois sa polarité. Adulte, face à son envie d’être mère, elle doit se confronter à une endométriose.
Pendant la séance, Louise capte les pensées de sa mère et découvre qu’elle souhaite avoir un garçon car « c’est sa quatrième grossesse et qu’elle n’a que des filles ». Louise saisit aisément l’envie et le raisonnement de sa mère. Elle comprend et intègre que les pensées de Paulette ne déterminent ni sa valeur ni l’amour qu’elle lui porte. L’envie de sa mère était légitime, tout comme Louise est légitime dans sa famille en tant que fille puis femme.
A la fin de la séance, Louise a compris l’importance d’intégrer sa féminité, de trouver l’équilibre entre le masculin et le féminin et de se montrer plus authentique. Elle ressent le besoin de faire la paix avec Paulette et d’accepter que celle-ci l’aime d’un amour inconditionnel. Elle s’autorise même dans les semaines à venir à « passer du temps avec elle, pourquoi pas faire les magasins et partager un moment de complicité entre femmes ». Louise est sereine à cette idée et est consciente d’avoir toutes les ressources nécessaires pour avancer.